Les plateformes et l’économie des « petits boulots »

Uber et d’autres ont développé ce que l’on appelle la gig economy ou l’économie des petits boulots. Pratiquement, elle est constituée pour l’essentiel des travailleurs indépendants qui proposent leurs services à des plateformes de transport urbain (aussi florissantes en Europe, qu’aux Etats Unis et en Chine), ou depuis la crise sanitaire à des entreprises de livraison de restauration rapide. Leur extension peut toucher aussi le transport à deux roues dans certains pays en développement ou émergents. Cette forme de travail précaire et bénéficiant d’une faible couverture sociale a permis une remise en cause des modèles traditionnels de transport individuel urbain. Elle organise aussi une transition de l’informel au formel dans les pays en développement. Dans les pays développés, doit-on requalifier ces emplois, mieux règlementer les plateformes ou compter sur l’approche du plein emploi en misant sur une diminution de leur attractivité ?

Dominique Torre est professeur émérite de Sciences Economiques. Ses domaines de recherche sont l’économie numérique, l’économie financière, l’histoire et l’histoire de la pensée monétaires, l’économie du tourisme. À l’université Côte d’Azur, il a dirigé le département d’économie, un master d’économie et finance internationale, une équipe de recherche et codirigé une école doctorale. Il a occupé des responsabilités électives au CNRS, assuré des charges d’expertise pour diverses instances nationales, été invité par plusieurs universités et banques centrales, écrit de très nombreux articles et ouvrages scientifiques, dirigé une vingtaine de thèses et enseigné dans de nombreux programmes et formations.