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Vote et démocratie : quels modes de scrutins pour une meilleure représentation ?
Le vote – lors d’élections locales, nationales, professionnelles, ou d’un référendum – constitue pour beaucoup l’expression la plus forte et symbolique du bon fonctionnement d’une démocratie. On constate néanmoins depuis plusieurs années une « crise » de la représentation démocratique, avec une abstention croissante, ainsi qu’une perte de confiance dans les élus et leurs actions. Un des facteurs qui contribuent à cette crise est le sentiment que les citoyens ne peuvent pas s’exprimer correctement lors des élections – avec par exemple un choix relativement fermé entre plusieurs partis politiques bien implantés depuis de nombreuses années, ou encore la pression à « voter utile » afin d’éviter l’élection de certains partis ou candidats. Dans la mesure où les citoyens sont poussés à voter stratégiquement, ceci participe à la défiance vis-à-vis des institutions démocratiques. Il faut noter que plusieurs de ces problèmes sont liés au mode de scrutin (majoritaire à deux tours pour la plupart des élections en France), et donc que changer celui-ci peut permettre d’offrir des alternatives qui conviendraient mieux aux attentes des citoyens. Le but de cette intervention est de présenter différentes alternatives, à la fois réalistes et plus à même d’exprimer correctement les préférences des citoyens, telles que le vote par approbation ou le jugement majoritaire, parmi tant d’autres. Bien que ces modes de scrutins soient quasiment inexistants à l’échelle nationale dans la plupart des pays, ils restent toutefois extrêmement pertinents pour aider les personnes à prendre des décisions collectives, au sein de plus petites entités telles que les associations, une famille, ou un groupe d’amis.
Conférence animée par Guilhem Lecouteux
Guilhem Lecouteux est maître de conférences en sciences économiques à l’Université Côte d’Azur et au GREDEG (Groupe de Recherche en Droit, Economie, Gestion). Ses travaux sont à l’interface entre économie, psychologie, et philosophie, et portent en premier lieu sur l’utilisation des sciences comportementales par les pouvoirs publics dans la mise en place des politiques publiques. Il travaille également sur l’histoire et la méthodologie de l’analyse économique et de la théorie des jeux, en particulier comment les économistes modélisent les comportements et interactions sociales.