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Pourquoi les crises économiques : l’échec de la théorie des jeux
Cette conférence s’adresse aux personnes soucieuses de comprendre comment on a voulu systématiser, voire mathématiser, l’étude de l’économie … et pourquoi on n’y est que très partiellement arrivé.
L’ambition de John von Neumann et Oskar Morgenstern, telle qu’exposée dans l’introduction de leur livre fondateur «Théorie des jeux et comportement économique» (1944) était de fonder, à terme, l’économie sur des bases aussi solides que la physique pour en faire une « science exacte ». Si ce programme avait réussi, on saurait piloter l’économie comme une machine et il n’y aurait pas de crise. On voit que ce n’est pas le cas. Dans cette conférence, on se propose d’expliquer le fondement logique et la méthodologie de la théorie des jeux, et montrer que l’échec est autant de nature méthodologique que mathématique (aucune connaissance mathématique ne sera requise des auditeurs au-delà de la notion de moyenne de deux nombres). Il ne faut pas pour autant minimiser l’apport considérable de la théorie des jeux à la science économique — qu’elle a complètement transformée—, et au-delà, par exemple à la biologie mathématique, qu’on abordera si le temps le permet.

Conférence animée par Pierre Bernhard
Pierre Bernhard est chercheur invité à l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA) à Sophia Antipolis, dont il fut le fondateur et premier directeur. Il travaille actuellement dans le projet MACBES dont le but global est de contribuer à préserver l’environnement en appliquant des méthodes mathématiques et de biologie computationnelle à la gestion des écosystèmes et à la compréhension des réponses des cellules de mammifère à leur environnement. Ayant commencé sa carrière à l’École des Mines de Paris, il a été professeur des universités, à Paris et à Nice et directeur de recherche à l’INRIA. Mathématicien, c’est un spécialiste de la théorie des jeux dynamiques. Il a été président de l’International Society of Dynamic Games et plus tard le plus jeune récipiendaire alors de sa plus haute distinction : le prix Isaacs.